Fabrice Martinez
"Stev’in My Mind"
La rencontre entre la musique de Stevie Wonder et l’Afrique, fantasmée par Fabrice Martinez
Originaire de Charleville-Mézières, Fabrice Martinez est un musicien que l’on retrouve aussi bien sur les scènes de musiques improvisée, jazz, classique, contemporaine que traditionnelle. Il s’impose très tôt comme leader mais également comme soliste dans de nombreux ensembles, devenant le trompettiste le plus sollicité de la scène jazz française.
Ce projet commence par une rencontre avec le batteur Romaric Nzaou à Pointe Noire, au Congo. Les deux musiciens se découvrent une admiration commune pour Stevie Wonder et sa discographie des années 1970.
Fabrice Martinez se lance alors dans une écriture nourrie des rythmes traditionnels africains. Le projet s’élargit à une équipe de choc empruntée à Alpha Blondy, Manu Dibango ou encore Alain Bashung. Stev’in My Mind était né. Et avec lui un nouveau rêve : Stevie Wonder foulant sa terre d’adoption ghanéenne.
Ce qu’on aime, dans “Stev’in My Mind”, c’est sa ligne force : faire voyager la musique du maître par la grâce des grooves ancrés dans les terres de ses ancêtres, s’en approprier l’essence et le sens pour les faire siens, resongée de manière festive et inventive en donnant la liberté d’expression nécessaire à son épatant groupe mixte et métissé. Jazz Magazine
Note d'intention
Depuis fort longtemps me trotte dans la tête cette idée de jouer de la musique de Stevie
Wonder, mais comment?
La refaire telle quelle n'aurait pas de sens et perdrait son intérêt.
C'est ma rencontre avec Romaric Nzaou, batteur, percussionniste, au Congo qui a été
déterminante.Je l'ai rencontré plusieurs fois, j'ai joué avec lui et Supersonic et j'ai été l'écouterà Brazzaville. C'est là que j'ai eu le déclic, il savait tout jouer, le Jazz, la pop, mais en plus on
entendait en lui la musique traditionnelle, notamment d' Afrique Centrale. Son père et son grand
père étaient des joueurs de tambours réputés, ils lui avaient transmis la tradition.
C'est à ce moment que j'ai trouvé le prisme. Stevie, vivant une partie de sa vie au Ghana
s'intéressait de fait à la culture africaine.
J'en ai fait le synopsis: "Stevie en arrivant au Ghana, entend à nouveau sa musique des années
70 passée au travers de rythmes traditionnels africains"
Il fallait trouver une équipe cohérente dorénavant. Je voulais acquérir un groove d'exception
avec quelqu'un aux multiples cultures à la basse pour souder cette rythmique de choc.
Quelques années auparavant, à Berlin, pour le festival de cinéma, je me retrouve à remplacer aux pieds levés avec le chanteur d'Afrique du Sud, Sam Tschabalala. Quand je ne suis pas rivé
sur ma partition, je me demande bien qui peut être le gars qui groove autant derrière moi. C'est
le bassiste franco Camerounais Raymond Doumbé. Il joue avec Miriam Makeba, Manu
Dibango...rencontre épique le soir même, il a même croisé la route de Miles Davis... ce sera lui !
Dans ce répertoire que j'imagine, j'entends de l'orgue, du B3, et je repense à ce solo dans le
Sacre du tympan, il y a très longtemps. Fred Pallem avait appelé Bettina Kee pour ce concert,
elle avait tout défoncé et semblait prendre beaucoup de plaisirs à jouer de l'orgue. Prise de
contact, son enthousiasme ne l'avait pas quitté et elle fut rapide à motiver sur ce projet.
Dans les années 2000, j'ai souvent remplacé chez Alpha Blondie. Notamment dans une folle
tournée en Océanie où le guitariste soliste m'a littéralement scotché ! Toujours la petite phrase
juste, jamais une note à côté, et des solos à couper le souffle. On a beaucoup rit ensemble et on
s'est promis de se retrouver dans un autre projet. Julien Lacharme ne lit pas une note, il ne fait
pas la différence entre un ré ou un do sur une partition et ne sait même pas où ça se trouve sur
un manche de guitare. Par contre, tu lui joues n'importe qu'elle phrase et il te la rejoue
d'oreilles instantanément ! J'avais trouvé mon équipe.
Une résidence à Pointe Noire au Congo plus loin avec Raymond et Romaric et j'avais ma
rythmique. Ensuite une phase de travail d'écriture puis une résidence avec tout le monde en
France pour le Festival Africolor et le tour est joué. "Stev'In My Mind" est sur la route.
FABRICE
CITATIONS PRESSE :
Quel bonheur d'entendre aussi réinventé, avec une énergie contagieuse, cette
merveille [Black Man] puisée dans le monumental "Songs In The Key Of Life"
de Stevie Wonder, auquel le trompettiste rend hommage sans être impressionné
par son modèle, avec un groupe composé de fortes personnalités.
Jazz Magazine
On aime le groove irrésistible de cet album, l'intensité de jeu, la limpidité des
arrangements pourtant parfois sophistiqués et surtout l'exaltation que procure cette musique à découvrir absolument sur scène.
Fip
Faire dialoguer le répertoire de Stevie Wonder, légende vivante de la « black
music » américaine, avec des rythmes traditionnels africains : telle est l’idée un peu
folle qui a germé un beau jour dans la tête du trompettiste français Fabrice
Martinez. [...] une aventure entre soul, makossa, funk et rumba congolaise.
Le Monde Afrique
Fabrice Martinez sort du jazz ou des musiques européennes pour ancrer Stevie
Wonder sans ses intérêts africains. Scénario mûrement réfléchi, qui maintient
l'essentiel désir et la candeur nécessaire pour s'emparer d'un tel répertoire.
Jazz News
L’ensemble joue avec synergie et avec coeur, c’est chaud (parfois clairement
torride), c’est enivrant, c’est explosif, mais sans jamais perdre en finesse. Trompette éclatante et rutilante, basse machiavélique, batterie qui évoque les esprits,
guitare virevoltante, claviers tout en déhanchement. Excellent !
Jazz Rhône-Alpes