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Jeudi 9 mai 2019

THÉÂTRE de CHARLEVILLE-MEZIERES

YOUN SUN NAH


photo André Henrot

Youn Sun Nah : voix
Tomek Miernowski : guitares, piano, synthétiseur, programmation
Rémi Vignolo : batterie, contrebasse, basse électrique, programmation

en partenariat avec le Théâtre de Charleville-Mézières

Gros succès pour ce concert de Youn Sun Nah. Près de 600 spectateurs ont fait un triomphe à la chanteuse coréenne qui présentait un nouveau répertoire, essentiellement issu de son dernier enregistrement "Immersion ".

Charleville Action Jazz avait déjà invité Youn Sun Nah à trois reprises, avec son quintet français en 2005 et en 2007, puis en duo avec la harpiste Isabelle Olivier à l'occasion du 20ème anniversaire de l'association en 2010 .
Tout au long de ces années, Youn Sun Nah a développé des projets qui l'ont fait connaître à travers le monde, avec des musiciens tels qu' Ulf Wakenius, présent à ses côtés pendant des années, Vincent Peirani, Simon Tailleux, Lars Danielsson, Xavier Desandre-Navarre... En 2017, elle présentait un nouveau quintet américain, interprétant, outre quelques compositions, beaucoup de reprises de chanson pop. De ce quintet, elle n'a conservé que le guitariste Tomek Miernowski, associé sur scène au multi-instrumentiste Rémi Vignolo, lequel officie tout aussi bien à la batterie qu'à la contrebasse et à la basse électrique, sans oublier la programmation et les percussions électroniques. Tomek n'est pas en reste, puisqu'outre les guitares électrique et acoustique, il joue aussi du piano et du synthétiseur et gère lui aussi diverses programmation. Nouvelle formule donc, et nouveau répertoire. Une Youn Sun Nah moins démonstrative, malgré quelques passages hallucinants de virtuosité et de maîtrise vocale, mais aussi une volonté revendiquée de minimalisme sur certains morceaux. Il y a sûrement moins de "lâcher-prise" que dans les projets précédents, ce qui était déjà sensible avec le "quintet américain".
Youn Sun Nah met son immense talent au service des compositions et des textes, que ce soit de son cru, ou des reprises de chansons de Georges Harrison, des Supremes, de Johnny Cash, Marvin Gaye, ou de Léonard Cohen, sans oublier une superbe version de Sans Toi, de Michel Legrand et Agnès Varda, et une relecture d'Asturias d'Albeniz.

Mais si Youn Sun Nah s'éloigne encore un peu plus des codes du jazz, elle a conservé sa faculté d'improviser d'une manière inouïe, de jouer avec sa voix, qui peut être douce et sensible, mais aussi incroyablement puissante, s'envoler dans les aigus ou devenir rauque et vindicative sur "God's gonna Cut Your Down", à l'instar de son interprète Johnny Cash. Comme toujours, sa technique extraordinaire, sa diction parfaite et un contrôle de toutes les nuances sont au service des textes dont elle exprime l'émotion avec une extrême sensibilité.

A la guitare acoustique nylon, Tomek Miernowski varie les sonorités grâce aux effets et au synthétiseur, et nous offre quelques beaux chorus. Sur la Télécaster, il développe des climats oniriques, notamment sur "A Sailor's Wife", traditionnel irlandais issu de l'album précédant, ou sur "Hallelujah" de Leonard Cohen où son travail sur le son est fascinant. Son utilisation du piano est très discrète, apportant ça et là une petite touche acoustique.

Rémi Vignolo officie le plus souvent à la batterie et aux percussions électroniques, dans un style beaucoup plus pop que jazz, et nous gratifie d'un beau dialogue entre sa contrebasse et la voix de Youn Sun Nah. Celle-ci utilise également l'électronique, harmonisant sa voix par le biais d'un petit synthé, ou gérant des boucles vocales pré-enregistrées sur certains morceaux.

S'il semble que Youn Sun Nah n'ait pas choisi la facilité et le confort avec cette nouvelle orientation, sa sincérité évidente fait mouche, et l'émotion qu'elle exprime est partagée par un public qui manifeste son enthousiasme à chaque morceau. Notons que les compositions de Youn Sun Nah constituent la moitié du répertoire, et couvrent un large registre, de la ballade aux confins du trip-hop avec le même bonheur.

Après un premier rappel consacré à une reprise des Supreme, Youn Sun Nah et ses musiciens offrent au public une version débridée de "Pankake", morceau fantaisiste issu de "So I Am" , album daté de 2004, ce qui rappelle à une partie de l'audience les premiers passages de Youn Sun Nah à Charleville-Mézières.
Que du bonheur !

Patrice Boyer

 

Photos Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel



photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

Photos André Henrot




photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot


photo André Henrot


photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot


photo André Henrot

Photos Michel Renaux








 

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