Frank Zappa disait 
                  d'eux : "They played unbelievable, just unbelievable." Belle carte 
                  de visite, non ? Mats Oberg et Morgan Agren jouent ensemble depuis 
                  vingt-cinq ans, alors qu'il n'avaient respectivement que onze et quinze 
                  ans. Évidemment cela s'entend... Après avoir formé un groupe "hommage" 
                  Zappsteetoot, interprétant la musique de Frank Zappa, ils ont eu l'occasion 
                  de se produire avec le maître, et on doit reconnaître que la filiation 
                  est évidente.
                  
                  Plus largement, ils évoluent à l'intérieur de tout un pan de culture 
                  musicale hérité des trente des dernières années, le jazz-rock, rock 
                  progressif, qui trouve ces derniers temps un relent de popularité 
                  au sein d'un public connaisseur et fidèle. Pour paraphraser les propos 
                  du Grand Moustachu (que dire après lui ?), on doit reconnaître qu'ils 
                  jouent tous les deux à un niveau incroyable, presque renversant de 
                  virtuosité, de puissance et d'efficacité.
                  Le concert qu'ils ont offert au public de Charleville-Mézières lors 
                  du dernier festival "Tambours de fête" fût une succession de pics 
                  d'énergie, de démonstration de leur parfaite maîtrise d'une musique, 
                  laquelle si ils en sont les concepteurs et donc sensés la connaître 
                  parfaitement, ne laisse aucune place à l'erreur. La moindre faute, 
                  de mise en place notamment, étant immédiatement sanctionné par la 
                  difficulté des phrases, des placements rythmiques et l'édifice menacerait 
                  de s'écrouler tout entier.
                  Pour ma part, d'erreur, d'hésitation, je n'ai pas vu trace. Ils nous 
                  ont vraiment donné la sensation d'avancer à toute vitesse, droit devant 
                  et leur compagnon pour ce concert, le bassiste Gustaf Hielm impose 
                  le respect pour suivre une telle cadence et relever autant de challenges. 
                  Car j'imagine que c'est bien de ça dont il s'agit quand on se trouve 
                  dans sa position aurpès de deux compagnons aussi proches : un véritable 
                  défi de s'intégrer dans ce monde si fusionnel.
                  
                  Au delà de l'aspect technique de la chose, leur musique dégage une 
                  telle énergie, une telle puissance par sa cohésion qu'il est difficile 
                  d'y résister même si le côté radical de cet univers prend le risque 
                  de heurter de plein fouet les âmes et oreilles sensibles. Malgré cela, 
                  si vous avez l'occasion d'aller les écouter, surtout ne la manquez 
                  pas...
                 Pierre Villeret pour Macao
                 
                  voir un extrait de la video du concert