photo JP Retel
Vincent Peirani : accordéon
Emile Parisien : saxophone soprano
Victoires du Jazz
vidéo : Fuga Y Mysterio - Live aux Bouffes du Nord (2020)
Vidéo : "Song of Medina (Casbah)
Abrazo. Étreinte. Accolade fraternelle. Existe-t-il une meilleure image pour le duo composé de l'accordéoniste Vincent Peirani et du saxophoniste soprano Émile Parisien ?
« C'est comme un mariage », explique Peirani, « avec des hauts et des bas, rien de plus normal ! Mais en ce moment, nous avons très envie de jouer ensemble. » Il y a probablement peu de musiciens qui se connaissent aussi bien que Vincent Peirani et Émile Parisien.
Après avoir rendu hommage aux musiciens et compositeurs de la Belle Époque, tels que Sydney Bechet ou encore Duke Ellington, pour ne citer qu’eux, Vincent Peirani et Émile Parisien partent à la découverte du tango argentin. Les deux hommes ont donné plus de mille concerts ensemble au cours des dix dernières années, dont plus de 600 en duo. Ils ont fait connaissance en 2010 dans le quartet du batteur Daniel Humair et n’ont cessé, depuis, de se produire côte-à-côte sur les plus grandes scènes du monde entier.
Imaginé autour du tango, le projet Abrazo promène son élégance folle et sa mélancolie pure dans un bouillonnement rythmique et mélodique qui nous emballe instantanément.
On est saisi par l’audace, mais surtout l’accord complet, celui d’un couple qui ignore la rivalité, le désir de hausser le col : un exercice de pure passion et d’une émouvante beauté. - Jazz Magazine
Il faut découvrir leur danse en vrai : l’un, le grand, assis, les pieds nus bien ancrés dans le sol, l’accordéon puissant ; l’autre, le petit, debout et aérien, se tortillant sur un pied en équilibre, le soprano acrobatique. Et au milieu coule leur musique, dans un équilibre parfait. Le Figaro
C’est en 2014, que sort leur premier album « Belle Epoque » sur le label ACT.
A partir de ce moment, tout va très vite. En quelques mois à peine, ils se retrouvent à jouer dans les plus grandes salles et festivals de France et d’Allemagne puis du monde entier – en Asie, en Amérique latine, aux États-Unis, au Canada et dans toute l’Europe. Ainsi que dans des lieux classiques de renommée mondiale tels que les Philharmonies de Berlin, Hambourg, Essen et Vienne.
Les prix internationaux tels que l’Echo Jazz, les Victoires du Jazz, le Prix allemand de la critique du disque et les nombreux prix de la critique des grands magazines de jazz ne se sont pas fait attendre.
« Belle Epoque », est un hommage au saxophoniste soprano Sidney Bechet, l’une des grandes stars du jazz du début des années 20 et maître de la mélodie.
Peirani et Parisien ont mis près de six ans à imaginer la suite.
"Instruments à vent, option tornade : entre Vincent Peirani et le saxophoniste Emile Parisien, tous deux trentenaires surdoués,
le courant (d'air) passe. Conçu au départ comme un hommage à Sidney Bechet et à l'enfance du jazz, cet album en duo est surtout un grand moment de découverte musicale, d'harmonies imprévisibles, de jeu en liberté et en relief. Les deux hommes retrouvent l'esprit de l'époque où le jazz était une musique joueuse et populaire, à la fois virtuose et légère. Et ils vont plus loin, font valser Fellini et Tati, se prennent pour une fanfare au complet, inventent le free-musette, multiplient les acrobaties et les loopings, sans jamais tourner en rond ni sombrer dans une froide abstraction. Dialogue vif de deux oiseaux rares pendant la saison des amours. ça sent le printemps" S. Deschamps. Les Inrocks
« Abrazo » s’inspire non pas de l’œuvre d’un compositeur mais d’une forme d’art, d’une culture : le tango, son élégance, sa mélancolie et sa puissance rythmique et mélodique. Comme pour leur premier duo, Peirani et Parisien ne jouent pas le matériel des originaux, mais ils en jouent. Des pièces de la plume de maîtres de l’influence sud-américaine comme Astor Piazolla, Tomás Gubitsch ou Xavier Cugat ne font qu’une partie du répertoire. Les compositions de Parisien et de Peirani évoluent dans l’esprit du tango, tout comme l’arrangement de « Army Dreamer » de Kate Bush, que Peirani admire profondément. Le morceau d’ouverture « The Crave » du pianiste et chef d’orchestre américain Jelly Roll Morton – l’un des musiciens de jazz les plus influents du début du XXe siècle – construit un pont étonnant avec l’album précédent. Il semble que « Abrazo », après « Belle Epoque », soit la deuxième partie d’une suite, et en effet les deux albums, entendus l’un après l’autre, s’entremêlent de façon étonnante.
Ce qui unit tous ces différents éléments est la profonde affinité que l’on ne peut qu’entendre entre Peirani et Parisien. Elle nait de l’incroyable finesse de leurs interactions et de l’exceptionnelle approche novatrice qu’ils ont tous deux de leurs instruments.
Quelque chose sonne ici de façon complètement magique.
Il semble que les ingrédients de cette potion hypnotique pourraient venir de n’importe où : Jazz traditionnel ou moderne, avant-garde libre, classique, folklore, rock, électronique, musique nouvelle ou ancienne – la soif de nouveauté, le désir d’aventure semblent insatiables.
C’est cette curiosité sans limite, ce désir de grandir ensemble et de gravir des échelons toujours nouveaux qui soudent le duo Peirani & Parisien et le rendent si unique.
photo ®Jo¦êrg Grosse-Gelderman
"... Des récompenses individuelles en pagaille (Victoires du jazz dans les catégories Album, Révélation ou Artiste de l'année, prix Django Reinhardt et Echojazz) et des tournées à travers le monde sont venues récompenser des disques au caractère affirmé, enregistrés ensemble ou séparément. Sorti en 2014, Belle époque (Act music) les propulse vers une réussite à 600 dates et plusieurs millions de streams. Même leurs ventes physiques feraient presque oublier la crise du disque.
Émile Parisien et Vincent Peirani semblent avancer sans complexes, lancés dans des dialogues virevoltants. Tout est intense dans leur musique : l’emphase comme la retenue. Elle est un nid de sensations fortes tractées par la virtuosité technique et par leur supplément d’âme. Ils savent trouver les mélodies tire-larmes et les cris qui vous arrachent le cœur sans jamais verser dans les sentiments mielleux. Cette signature avait fait le sel de Belle époque, elle nous fait à nouveau vibrer tout au long des dix titres d'Abrazo.
Leurs étreintes sont improvisées et, comme le tango, charnelles. Abrazo laisse entendre une matière organique, faite de cliquetis et de martèlements de touches, de respirations et de vibrations. Les deux instruments à vent soufflent des sentiments palpables, gonflés par les trémolos de l’accordéon. Il faut découvrir leur danse en vrai : l’un, le grand, assis, les pieds nus bien ancrés dans le sol, l’accordéon puissant ; l’autre, le petit, debout et aérien, se tortillant sur un pied en équilibre, le soprano acrobatique. Et au milieu coule leur musique, dans un équilibre parfait."
Le Figaro
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L’un, grand et assis, impavide terrien derrière son accordéon massif et sombre, solide dans la tenue de la rythmique mais capable à tout moment de fulgurances inattendues, de légèreté nostalgique, d’un lamento puissant mais aussi de taquineries. Ses doigt claquent sur la nacre pour marteler un tempo énergique ou une mélodie naissante.
L’autre est un héron perché, vacillant sur un pied, s’accrochant en boucles joyeuses ou tristes dans les cintres, faisant s’envoler la mélodie, dans des improvisations échevelées et maîtrisées. Un cadre contraint, celui du style musical ne les gêne en rien, ils s’en amusent, le contournent, le détournent…
Ils se connaissent si bien, ont tellement joué ensemble qu’ils peuvent s’appuyer sans crainte l’un sur l’autre comme un vrai couple de tango, jumeaux jusqu’au bout, enroulés comme les spirales de l’ADN.
Et leur musique coule au centre, limpide et évidente, faisant circuler le thème ou le tempo de l’un à l’autre.
... Du grand art… et de la virtuosité bien sûr mais sans esbroufe, au service d’un beau propos, leur marque de fabrique.
Qui peut dire ce que crée la musique ? Du beau, de l’inventivité, du don généreux ? En tous cas et pour le moins, du lien, encore du lien, entre le public et les interprètes, le moment suspendu, une pause dans les frustrations et les peurs…la beauté de cet Abrazo offerte par ces deux musiciens d’exception ( l’émotion est proportionnelle à leur créativité) nous relance dans le vivant… !! Merci à eux et à leur incroyable talent. Ça fait tellement de bien !!
La Gazette Bleue Marciac - Septembre 2020
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