Réservations:

Gillet Musique

03 24 33 05 27

A partir du 4 janvier

tarif


Jeudi 18 janvier 2007


Auditorium ENMD

Eric Legnini Trio


(Belgique/France/Italie)

Eric Legnini:

piano
Franck Agulhon:
batterie
Mathias Allamane:

contrebasse

lire l'interview d'Eric Legnini sur

 

photo Mephisto
 

Eric Legnini est devenu en dix ans un des plus talentueux pianistes de la scène jazz internationale.
Après des études à New York avec Richie Beirach, il met son talent à profit aux côtés des plus grands interprètes tels que Serge Reggiani, Henri Salvador ou encore Claude Nougaro. Parallèlement, il devient le fidèle compagnon de Stefano di Battista, Flavio Boltro ou encore Stéphane Belmondo.
Pour son premier opus chez Label Bleu Eric Legnini s'est attaqué brillamment au répertoire de Phineas Newborn. L'energie, la sensibilité et l'intelligence harmonique du pianiste belge s'imposent. Sa sonorité précise, la perfection de ses phrases, souvent vertigineuses, tout chez lui exprime une personnalité un peu lunaire.
Accompagné d'une rythmique en béton, le batteur tout terrain Frank Agulhon et le maître contrebassiste Rosario Bonnacorso, Eric Legnini trouve enfin sa place de leader.

C’est au milieu des années 90 qu’on remarqua soudain, au sein du bouillonnant quintet de Stefano Di Battista, ponctuant, enrichissant, attisant sans relâche le discours volubile et enflammé du saxophoniste alto, un jeune pianiste aussi discret que talentueux : Eric Legnini. Un style direct et généreux trempé dans l’âme noire du piano jazz ; un phrasé riche, à la fois raffiné et sensuel, toujours porté vers le chant, la voix, la mélodie ; une aptitude au swing exceptionnelle, servie par une rigueur et une sobriété dans la mise en place rythmique digne des grands maîtres du hard bop.
Il ne fallut que peu de temps à Legnini pour s’imposer comme le régulateur indispensable des humeurs de l’orchestre de Di Battista et devenir l’un des sidemen les plus recherchés par les musiciens gravitant autour de la rue des Lombards.

Dix ans ont passé depuis cette irruption sur la scène internationale, dix années où le pianiste, embarqué corps et âme dans un maelström de projets et de sollicitations, n’a pas cessé un instant de mettre son immense talent au service des autres.
Aujourd’hui, à 35 ans, Legnini, en pleine maturité stylistique, décide enfin de sortir de l’ombre et signe, avec « Miss Soul », son premier disque en leader sur un label français. L’occasion de révéler au plus grand nombre un univers musical personnel riche, séduisant et parfaitement original dans sa façon de multiplier les connexions entre tradition et modernité, art savant et expression populaire. L’occasion de (re)découvrir un grand musicien.

Eric Legnini est né en Belgique, le 20 février 1970, à Huy, près de Liège, dans une famille d’émigrés Italiens. Un père guitariste amateur, une mère cantatrice, professeur de chant au Conservatoire municipal : le petit Eric est au piano dès l’âge de six ans et passe son enfance entre Bach et Puccini — l’architecture musicale portée à son plus haut degré d’abstraction incandescente et l’âme mise à nu dans la voix humaine transfigurée par le chant…
Il lui faudra attendre le début des années 80 et la découverte d’un disque d’Erroll Garner pour entr’apercevoir d’autres horizons musicaux, notamment dans l’art du clavier… Doué d’une excellente oreille, il réinvente au piano ces harmonies étranges saisies au vol et très vite se laisse prendre aux sortilèges du jazz — Eric a trouvé là son langage. Débute alors une intense période d’apprentissage. Avec la complicité d’un camarade de conservatoire, le batteur Stéphane Galland, puis bientôt de Fabrizio Cassol (deux musiciens qui bien des années plus tard seront à l’origine du groupe expérimental Aka Moon) Eric Legnini, embrassant dans une même soif de découverte toute l’histoire du jazz moderne et traditionnel, se fait rapidement son petit panthéon personnel : McCoy Tyner pour l’intensité dramatique, Chick Corea pour la lisibilité et la technique infaillible, et Keith Jarrett pour ses conceptions révolutionnaires en matière de relecture des standards.
Toujours en compagnie de Stéphane Galland, il monte ses premiers groupe de jazz et de fusion, et dés le milieu des années 80 écume tous les clubs de la scène belge en quête de jam sessions où s’aguerrir, tous genres confondus… C’est là qu’il rencontre, en 1987, l’une des grandes figures du jazz belge et européen, le saxophoniste Jacques Pelzer qui l’invite à jouer avec lui en duo puis à rejoindre sa formation. Une étape décisive et fondatrice qui oblige le jeune pianiste à approfondir sa connaissance du répertoire des standards et le propulse d’un coup au rang des sidemen les plus prometteurs de la jeune scène belge. Il enregistre alors son premier disque en leader pour le label Igloo, « Essentiels » et décide dans la foulée de partir étudier aux Etats-Unis.
On est en 1988, Eric a à peine 18 ans. Il restera deux ans à New York — le temps de prendre le pouls très funky de la mégapole (c’est l’avènement du rap de Public Enemy et Ice-T — l’autre grande passion de Legnini), de grappiller quelques cours à la Long Island University auprès de Richie Beirach, mais surtout de « faire le métier », sur le tas, en participant chaque soir à des jam sessions homériques en compagnie de la fine fleur du jeune jazz de l’époque (Vincent Herring, Branford Marsalis, Kenny Garrett…). Très impressionné par le style précis et volubile de Kenny Kirkland, Legnini comprend par son truchement l’importance décisive d’Herbie Hancock dans l’histoire du piano jazz, et dés cet instant oriente de façon radicale son jeu dans le sens de ce free hard bop moderniste propre à l’esthétique Blue Note des années 60. C’est sous la double influence de Kirkland et d’Hancock qu’Eric Legnini fait son retour en Belgique en 1990.
Aussitôt nommé professeur de piano dans la section jazz du Conservatoire Royal de Bruxelles, il retrouve Jacques Pelzer avec qui il enregistre pour Igloo un nouveau disque, « Never Let Me Go », et dans la foulée intègre l’orchestre de Toots Thielemans, accumulant à ses côtés, pendant presque deux ans, concerts et tournées dans le monde entier. Multipliant les projets tous azimuts (il commence dés cette période à travailler énormément en studio pour des séances de funk, de rap et de musiques électronique…), pilier incontournable désormais de la scène jazz belge, Eric Legnini voit sa vie basculer en 1992 lorsqu’il rencontre dans un club bruxellois, deux musiciens italiens, membres alors de l’ONJ de Laurent Cugny, le trompettiste Flavio Boltro et le saxophoniste Stefano Di Battista. L’entente est immédiate entre les trois hommes qui décident illico de travailler ensemble. Pourquoi ne pas monter un groupe et aller tenter sa chance à Paris ?

Fin 1993, c’est le grand saut. Di Battista et son orchestre partent à la conquête de la Capitale. Un répertoire séduisant, résolument hard bop ; une fougue, un talent et une joie de jouer particulièrement communicatifs : il ne leur faut que quelques mois pour enflammer les esprits et gagner leur pari. Aldo Romano les remarque, les prend sous son aile : le succès est fulgurant. Un premier disque « Volare » en 1997 pour Label Bleu, unanimement salué par la critique, finit d’établir ce tout jeune quintet comme « le nouveau groupe dont on parle »… C’est un nouveau départ pour Eric Legnini. Pianiste indispensable à l’équilibre du quintet (il demeurera jusqu’à l’album « Round About Roma » (Blue Note) paru en 2003, le fidèle compagnon du saxophoniste italien), Legnini voit rapidement sa réputation grandir auprès des autres musiciens. Sollicité de toute part il débute des collaborations de longue haleine avec les frères Belmondo, Eric Lelann (« Today I Fell In Love ») ou encore Paco Sery (« Voyages »). Très souvent associé au batteur André Ceccarelli, il devient par ailleurs l’un des sidemen les plus recherché de la place de Paris, accompagnant au Sunset ou au Duc des Lombards tous les grands musiciens de passage dans la capitale (Enrico Rava, Joe Lovano, Mark Turner, Jean Toussaint, etc.) et accumulant les enregistrements (pas loin d’une cinquantaine à ce jour !). Apprécié en studio pour sa musicalité et son savoir-faire, Legnini commence également dés cette époque à travailler comme directeur artistique sur un certain nombre de disques de variété — activité qui trouvera son apothéose en 2004 avec non seulement la co-réalisation de l’ultime opus du grand Claude Nougaro, « La note bleue » (Blue Note), mais la production sous le pseudonyme de Moogoo au sein du collectif Anakroniq, du premier disque de la jeune révélation r’n’b « made in France », Kayna Samet, « Entre deux Je » (Barclay), travail très raffiné concrétisant à la fois son amour des voix et de la musique noire (soul, hip hop)
.
Très remarqué pour sa participation active au disque « Wonderland » (B Flat) des frères Belmondo (primé « meilleur album jazz français » aux Victoires de la musique 2005), ainsi que pour son travail de réalisation sur le dernier disque de Daniel Mille « Après la pluie » (Universal Jazz), Eric Legnini est aujourd’hui non seulement l’une des valeurs sûres du jazz européen, mais l’un des artistes les plus actif, productif et éclectique du petit monde musical parisien.

Pour son premier disque en leader pour un label français, c’est riche de toute son expérience de sideman et de producteur que Legnini fait retour à l’épure toute classique du trio en compagnie des contrebassistes Rosario Bonaccorso et Mathias Allamane et du batteur Franck Agulhon. A partir d’un répertoire choisi, mêlant habilement compositions originales, standards (plus ou moins célèbres !) et chanson pop re-songée (Björk), Legnini plonge résolument au plus intime d’une tradition proprement afro-américaine du piano jazz portée à son plus haut degré de perfection par des musiciens comme Junior Mance, Ray Bryant, Les McCan ou encore Phineas Newborn auquel ce disque rend continuellement hommage. Une musique directe, chaleureuse, gorgée de swing et de gospel, qui sans passéisme ni nostalgie, célèbre la modernité intemporelle du jazz.




" Un CD qui sonne noir, au sens premier de la soul et du groove insufflés à haute dose. Un jazz ancré dans les notes bleues délivrées par un trio sous un angle délibérement swing : avouez qu'aujourd'hui dans l'orbite d'un jazz de label européanisé, question clavier en particulier, on en avait peu ou prou perdu l'habitude. Le pianiste belge révélé au sein de l'orchestre de Stephano Di Battista, connu comme accompagnateur surtout, vient d'enregistrer le premier album paru sous son nom dans lhexagone. L'occasion de prouver un indéniable savoir-faire sur des constructions binaires carrées à la manière d'un Horace Silver ( Home Sweet Soul ). Pourtant le choix des thèmes entre standards d'hier et chanson d'aujourd'hui ( Joga de Bjork relookée ) comme la manière employée ( un toucher délicat sur des ballades innervées de blues ) témoignent d'un vrai talent d'adaptation et d'un sens de l'arrangement affuté ( il en a déjà fait la preuve auprès de Claude Nougaro notamment ), Eric Legnini qui fait aussi bien référence à Eroll Garner qu'à Herbie Hanckok tient à rendre hommage à Phineas Newborn ( Sugar Ray et une savoureuse version bluesy de Back Home ).Une personnalité pianistique qu'il convient donc d'appréhender sous toutes ses facettes et un trio européen première manière ( belgo-franco-italien ) qui bénéficie d'une cohésion maximale et d'un beau son d'ensemble. Si l'on en croit le titre, Legnini a choisi de jouer sur l'esprit soul distillé dans ses atours féminins, avec une élégance façon mieux-disant swing."
Robert Latxague-Jazzmagazine Février 2006

 

 

 

 




" L’album d’Eric Legnini devait sortir sur Blue Note il y a près de cinq ans mais fut mis au frigo pour d’innombrables raisons... Qu’a cela ne tienne, Eric Legnini à gardé la formule, les intentions, les musiciens, a retravaillé l’ensemble, composé de nouveaux morceaux et nous livre le brillant résultat chez Label Bleu. On a bien fait d’attendre. Comme une casserole sous pression, après toutes ces années le groove explose dès le début de l’album. Eric n’y va pas par quatre chemins. C’est direct, spontané, sans détours. Les morceaux sont courts, concis, ciselés. Un retour aux sources du blues et de la soul avec une indéniable modernité, un sens de l’arrangement, une fraîcheur et une vitalité qui font plaisir à entendre. La dextérité de Legnini est éblouissante, mais ne tombe jamais dans la démonstration. Tout est au service du rythme et du plaisir. Mathias Allamane, jeune contrebassiste en alternance avec Rosario Bonaccorso, assure avec vigueur. On entendrait presque chanter Rosario tellement la ferveur l’envahit. Quant à Franck Agulhon, il est comme un poisson dans l’eau. Le jeu est riche et souple à la fois. Du groove et du swing, il y en a du début à la fin. Même dans les balades comme "For All We Know" ou "Prelude To A Kiss". Mais bien sûr, c’est la soul (et parfois même le gospel) qui prévaut. L’hommage à Phineas Newborn est omniprésent tant dans les reprises de "Sugar Ray" ou de "Back Home" (blues plus vrai que nature), que dans les compositions originales d’Eric. Ainsi, "The Memphis Dude", "Home Sweet Soul" et "Miss Soul" sont irrésistibles. On jubile, on sourit, on s’élève. Legnini n’oublie ni son amour des musiques actuelles, en reprenant de fort belle manière "Joga" de Björk - à faire pâlir Mehldau ou E.S.T. -, ni ses racines italiennes avec "La Strada". Un trio où se devine une merveilleuse complicité et qui trouve un chemin bien personnel dans le jazz européen, entre tradition et modernisme. Un album éblouissant." Jacques Prouvost

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