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Samedi 12 octobre 2019

Auditorium Conservatoire Ardenne Métropole
CHARLEVILLE-MEZIERES

Photo Dominique Rieffel

Khalid Kouhen avait déjà animé une masterclasse en 2012 (voir compte-rendu). Il avait alors impressionné tout le monde par ses talents de pédagogue et son approche de la percussion. C'est donc avec beaucoup de plaisir que nous le retrouvions. C'est peu dire que le public était au rendez-vous : 28 stagiaires le matin, des plus petits aux fins d'étude, et une quinzaine l'après-midi, les plus âgés.

Après s'être présenté et avoir évoqué son parcours, Khalid commence par présenter ses instruments, qui ne font pas partie de l'instrumentarium de la classe de percussions dirigée par Florence Huot. Les tablas tout d'abord, dont il explique l'origine géographique, avant de faire une petite démonstration tout en expliquant les différentes techniques employées. Dès le départ, il associe les sons produits à des onomatopées qu'il utilisera durant toute la session.

Après les tablas, le Genboura, la jarre « un hybride entre Ghatam et Udu », une poterie avec deux orifices qu'il frappe ou bouche pour varier les sonorités, puis une calebasse du Mali, sur laquelle il a fixé des cocons de chenilles utilisés en Afrique du Sud, attachés aux chevilles des danseuses, et une pochette remplie de graines qui évoque le son d'une caisse claire... , et enfin divers tambourins du Brésil.

Au tour des élèves de travailler maintenant, mais avant d'utiliser les instruments, ils doivent faire travailler le corps et la voix : bouger les pieds, taper dans les mains, le tout associé à ces fameuses onomatopées, dont voici quelques exemples, repris dans le compte-rendu de la masterclasse de 2012.

TA
TA KE
TA KE DI
TA KE DI MI
TA KE  TA KE DI
TA KE DI  TA KE DI
TA KE DI  TA KE DI MI
TA KE DI MI  TA KE DI MI
TA KE  TA KE DI  TA KE DI MI
TA KE  TA KE DI  TA KE  TA KE DI    
   
      Lé = main droite            Ké = main gauche                    Doum = les 2 mains
      Sur un 12/8 : Doum Lé –  Lé Doum –  Lé Lé Ké  Lé Lé –    (le «–» est un silence)

          Ta ke                   Ta ke                             Ta ke di                         Ta ke                   Ta ke di
           1  2                     1  2                              1  2  3                          1  2                     1  2  3

          Ta ke                   Ta ke di                        Ta ke                             Ta ke                   Ta ke di
           1  2                     1  2  3                          1  2                               1  2                     1  2  3

          Ta ke                   Ta ke                             Ta ke                             Ta ke di               Ta ke di
           1  2                     1  2                              1  2                               1  2  3                 1  2  3

Ces onomatopées accompagneront le travail avec les instruments : tambourins, bongos, congas, djembés, etc... pendant le travail collectif, ou en petits groupes qui se décalent ou se répondent, permettant d'aborder des mesures composées de manière ludique, avec des retours fréquents au travail sur le corps et la voix.

Après la pose de midi, le travail se poursuit d'une manière très intensive, avec les élèves les plus avancés, le tout aboutissant à une musique très écrite, une composition apportée spécialement pour ce stage. (en fait deux compositions, en 12/8 tout d'abord, puis en 10/8).

Le résultat sera présenté en fin d'après-midi aux parents que Khalid Kouhen invite à monter sur scène pour présenter une nouvelle fois tablas, jarre et calebasse dont il joue en sollicitant parfois les élèves, pour terminer par une reprise du thème d'une des compositions, avec le professeur comme soliste.

Une belle manière de conclure une masterclasse fort intéressante, qui restera dans les mémoires.

Rappelons que Khalid Kouhen se produira sur la scène de l'Auditorium jeudi 17 octobre avec Sillage, un très beau projet qui l'associe à la chanteuse Marylène Ingremeau, avec pour l'occasion un invité, le saxophoniste suédois Jonas Knutsson.(voir présentation).
         

Les stages et masterclasses proposés par Charleville Action Jazz bénéficient du financement d'Ardenne Métropole, de la Ville de Charleville-Mézières, du Département des Ardennes, et de la Région Grand Est.