Mardi 2 février 2010

Auditorium de l'ENMD
CHARLEVILLE-MEZIERES

DANIEL ERDMANN / FRANCIS LEBRAS DUO


photo Michel Renaux


Daniel Erdmann : saxophone ténor
Francis Lebras :
piano, Fender Rhodes


Le duo est un art difficile. Difficile de ne pas sombrer dans deux excès : soit soit le classique exposé du thème suivi par quelques chorus accompagnés par le partenaire, soit la course poursuite style "cours après moi que je t'attrape." Daniel Erdmann et Francis Lebras évitent ces pièges, en proposant des compositions subtiles où les lignes des deux instruments s'entremêlent pour se prolonger par des improvisations où chacun entraîne l'autre dans des chemins parsemés de chausse-trappes. Difficile pour qui ne connaît pas le disque de dire où commence l'impro, tant les compositions, quelles soient signées Erdmann ou Lebras semblent souples et libres, alors que les improvisations sont remarquablement construites.

Le son de saxophone ténor de Daniel Erdmann est un régal, se sitant dans la lignée qui va de Ben Webster à Archie Shepp. Un son charnu, où le souffle l'emporte sur la brillance, capable d'évoquer la tradition aussi bien que de s'étrangler à la manière d'un Albert Ayler dans quelques rares dérapages free.

Quant à Francis Lebras, s'il fait preuve d'un remarquable sens de l'harmonie hérité de ses maîtres Bernard Maury et Mickey Grailler, il sait aussi de montrer percussif à la manière d'un Abdullah Ibrahim et marie avec subtilité les sonorités du piano acoustique à celles du Fender Rhodes.

Tout cela fait qu'on ne s'ennuie jamais. La musique, à priori pas évidente entraîne l'auditoire dans ses mouvances, l'émotion prend le pas sur les complexités dont se jouent les deux protagonistes.
Sur scène, l'ambiance est détendue : Daniel Erdmann évoque sa grand-mère aussi bien qu'un joueur de foot tchèque pour justifier les titres de ses compositions, se dédie à lui-même "Double Stupid" avec humour et Francis Lebras ponctue de quelques éclats de rire.

Comme quoi une musique exigeante et foncièrement originale n'est pas nécessairement aride. La preuve, le public ne se satisfait pas du premier rappel. Francis et Daniel ne se font pas prier, ravis de partager le plaisir d'un dernier morceau.

Patrice Boyer

Photos du concert et de la balance par Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux


photo Michel Renaux
Photos du concert par Jean-Marc Adams













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