Gaël Horellou : sax alto
Étienne Déconfin : orgue
Nicolas Beaulieu : guitare
Guillaume Vizzutti : percussions, chant
Emilie Maillot : percussions, chant
Fredo Ilata : percussions, chant
Vincent Aly Beril : percussions, chant
Les habitués de Charleville Action Jazz gardaient un excellent souvenir du passage de Gaël Horellou avec son quartet invitant Lionel Belmondo en 2015, un grand moment de jazz. On pouvait légitimement se demander ce que donnerait le mariage de sa musique ancrée dans la tradition afro-américaine avec le maloya, ancré dans une autre tradition, celle de La Réunion. Le moins qu'on puisse dire est que le mariage est réussi et que le public ne fut pas déçu, le rappel se terminant par une standing-ovation!
En préambule, Gaël Horellou nous explique comment il a découvert le maloya lors d'un séjour à La Réunion, et présente les instruments qui composent la rythmique : le rouler, le kayanm, le sati, le piker, auxquels s'ajoutent des instruments moins typiques, congas, cymbale, triangle... Après un court exemple pour illustrer ces propos, le concert peut commencer, et dès le premier morceau, on est emportés : si la plupart des morceaux sont des compositions écrites par Gaël Horellou sur des paroles et des arrangements proposés par les autres membres de l'orchestre, le son est collectif, la musique dansante et les chansons et les jeux de questions-réponses, tant vocales qu'instrumentales servent de tremplin aux improvisations lyriques de Gaël Horellou, qui fait preuve d'un enthousiasme et d'une énergie communicatives, faisant corps avec son saxophone avec exaltation, provoquant la rythmique et encourageant au dialogue Etienne Déconfin à l'orgue et Nicolas Beaulieu à la guitare.
Notons que les sonorités électriques de l'orgue et de la guitare apportent parfois une couleur jazz-fusion très agréable, et que malgré les chorus débridés et parfois furieux, à aucun moment la mélodie n'est perdue de vue. Et quelles mélodies, accrocheuses, habillées de belles harmonies vocales! On se surprend à les avoir encore en tête, une fois le concert terminé! En rappel un morceau du groupe Ziskakan, avec une belle introduction solo de Nicolas Beaulieu utilisant une technique très particulière évoquant la guitare malgache.
On se quitte à regret, après presque deux heures d'une musique très généreuse. Il nous restera deux disques pour revivre chez soi ce grand moment : "Tous les Peuples", enregistré en 2018, et le tout récent "Dalonaz", aussi recommandables l'un que l'autre, avec en prime de très belles pochettes!
Patrice Boyer
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