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Vendredi 28 mai 2021

THÉÂTRE de CHARLEVILLE-MEZIERES

JOCE MIENNIEL "BABEL"

photo André Henrot

Joce Mienniel : Flûte, guimbarde, kalimba
Ashraf Sharif Kahn : Sitar
Iyad Haïmour : Oud, quanoun
Stracho Temelkovski : Mandole, bendir
Joachim Florent : Contrebasse
Antony Gatta : Percussions orientales

en partenariat avec le Théâtre de Charleville-Mézières

Ce devait être le concert de clôture de la saison du Théâtre. Ce fut le concert de reprise, après 8 mois d'interruption, sans parler du premier confinement !
Certes le public était un peu moins nombreux que ce que l'on aurait pu espérer, la jauge réduite par le protocole sanitaire ne fut pas atteinte. Mais si certains ont été un peu frileux vis à vis de cette reprise, les spectateurs présents ont été tellement chaleureux et enthousiastes que dans l'obscurité, on aurait imaginé une salle comble.

Le premier morceau installe l'ambiance, déjà créée par le superbe mur de fond de scène récemment restauré par l'équipe du TCM, mis en valeur par de magnifiques couleurs. Puis Joce Mienniel, au cours du second morceau ou chaque musicien prend un chorus, présente l'équipage, et le concert décolle réellement. Mais pas question d'attacher les ceintures, on n'est pas dans un supersonique mais plutôt sur un tapis volant, faisant des escales dans des pays et des paysages imaginés à partir d'une géographie réelle, de l'Orient à l'Afrique, en passant par les hauts plateaux d'Anatolie.
Et l'on voyage aussi au fil des sentiments évoqués par la musique, de la rêverie méditative à la danse, à la transe même lorsque les percussions d'Anthony Gatta se déchaînent et que la mandole de Stracho Temelkovski entraîne Joce Mienniel et ses acolytes dans une frénésie communicative. Ashraf Sharif Kahn et son sitar, et Iyad Haïmour alternant oud, et quanoun avec le même bonheur apportent une sensibilité très orientale que Joachim Florent, délaissant parfois son rôle de soutien rythmique et harmonique, explore également lors de son travail à l'archet. Avec de tels compagnons de voyage, Joce Mienniel jubile, exploite la richesse des sonorités de ses flûtes, traversières et ethniques, entraîne par des rythmes frappés dans les mains le public qui réagit avec enthousiasme.
A l'instar de la formation cosmopolite qu'il a réunie, associant des musiciens originaires du Pakistan, de Syrie, de Macédoine, d'Italie, de Belgique et de France, pratiquant des instruments traditionnels, sitar, oud, quanoun, mandole, bendir, darbouka, sans compter sa panoplie de flûtes, shenaï, et guimbarde, Joce Mienniel fusionne ses inspirations en une musique toute personnelle, aidé en cela par des musiciens virtuoses et inspirés... et visiblement ravis de se retrouver sur une scène, devant un public !
Pour conclure, ne pouvant faire mieux, je citerai un commentaire laissé sur facebook juste après le concert par Pascale, une spectatrice qui parle plus loin du "plus beau concert de sa vie!". Un commentaire qui fait chaud au cœur, comme ce concert !

Instants de grâce... Une reprise comme je souhaite à tous de la vivre ! Énormes mercis à Charleville Action Jazz et au TCM pour cette magnifique programmation qui, de clôture, est passée à une reprise de haute voltige ! Transcendée par ces magnifiques morceaux de musique du monde. Je bénis cette précieuse mixité, qui nous permet de partager la culture d'origine de nos musiciens ! Un fabuleux voyage hors du temps. Des yeux qui brillent, des regards complices, et toute cette pression qui redescend d'un seul coup, parce que nous vivons cela ensemble, à l'unisson. Ce soir, Babel, c'était au-delà d'un simple concert. C'était surtout un magnifique cadeau que ces musiciens exceptionnels nous ont offert ! Un bonheur indicible. Cette magie que seule la musique nous procure. Un concert époustouflant. Merci à tous, je suis comblée et folle de joie d'avoir partagé ce retour à la vie avec mes amis !

Patrice Boyer