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Samedi 18 décembre 2021

 Auditorium Conservatoire Ardenne Métropole
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Médéric Collignon / Paul Brousseau Duo

Big-Band du Conservatoire Ardenne Métropole
dirigé par Médéric Collignon

Concert de fin de résidence de Médéric Collignon auprès du Big-Band du Conservatoire Ardenne Métropole.

 

photo Dominique Rieffel

 

photo André Henrot

 

On l'attendait depuis longtemps, ce concert de fin de résidence de Médéric Collignon : reporté deux fois, de juin à décembre 2020, puis encore un an plus tard !

Pendant ce temps, le Big-Bang avait évolué : exit  certains membres, et bienvenue à d'autres qui n'avaient pas vécu les premières masterclasses. Bref, un challenge pour Médéric Collignon, d'autant plus que le veille du concert, Yvan Robillard qui devait l'épauler avec le Big-Band, et se produire en duo avec lui, déclarait forfait pour raisons de santé. De quoi abattre toute personne normalement constituée, donc pas Médéric ! 24 heures pour trouver le musicien capable de le suivre dans un concert en grande partie improvisé (et avec Médo, allez prévoir quelles directions il va prendre), mais aussi accompagner le Big-Band sur des arrangements originaux pas toujours évidents !
On peut dire qu'en la personne de Paul Brousseau, Médéric a trouvé ce partenaire improbable. Il l'avait connu au sein de l'ONJ, et dans le Big Napoli's Wall de Louis Sclavis, entre autres. Paul a répondu présent, et dès le début du concert, après avoir été accueilli par un nombreux public lui chantant "Joyeux anniversaire", il a rempli à merveille son rôle, suivant Médéric dans ses improvisations les plus folles, lui apportant un soutien harmonique, et l'aiguillant sur de nouvelles pistes. Et Médéric s'en donne à cœur joie, tout juste s'il ne rentre pas dans le piano pour se délecter de ses harmoniques, alternant cornet, avec ou sans embouchure, chant déjanté et chorégraphie convulsive ! Une bonne demi-heure de musique libre, libérée des contraintes du genre, pour le plus grand bonheur d'un public conquis d'avance : il faut le dire, Médéric ne jouait pas en terre inconnue à Charleville-Mézières.

Pas de pause avant l'entrée en scène du Big-Band ! Médéric explique pendant l'installation qu'il a dû revoir le programme d'origine, le personnel ayant changé. Depuis la dernière session de travail le 20 novembre, il a réarrangé 4 morceaux adaptés à la formation actuelle, qu'il a fait travailler d'arrache-pied toute la journée. Et le résultat se fait entendre : un Big-Band dynamisé par la folle énergie d'un chef survolté et facétieux, un Big-Band qui sonne d'enfer !  Le répertoire : des standards peu connus, réharmonisés : -The Egyptian (Curtis Fuller) -Electric Eel (Nat Adderley) -Present (Tom Harrell) -Gaslight (Duke Pearson)
A part la ballade de Tom Harrell, aux harmonies mouvantes (et émouvantes), on est plutôt dans le groove. Ça balance, les cuivres claquent, faut que ça bouge, et Médéric ne s'en prive pas, se donnant à fond, corps et âme, et ne se refusant pas un chorus de cornet par-ci, une vocalise par-là ! Car tel est le personnage, sans demi-mesure, s'investissant totalement. Et force est de reconnaître que le résultat est là : un Big-Band désinhibé, pour le plus grand bonheur de son directeur Dominique Tassot qui pour l'occasion avait troqué son saxophone contre un vibraphone. Soulignons la performance de Paul Brousseau, soutenant la formation au piano, sur des partitions découvertes la veille ! Chapeau l'artiste !
Son bonheur et sa complicité avec Médéric font plaisir à voir lors du salut devant un public comblé. Finalement, les circonstances malheureuses peuvent produire des moments de bonheur : il faut savoir les apprécier à leur juste valeur!

Patrice Boyer

 

 

photos André Henrot