Le temps suspendu...
C'est l'impression qui persiste à la fin du concert. Nicolas Parent et ses musiciens laissent à la musique le temps de se développer, installent des climats sur lequel se déploient des mélodies souvent limpides qui semblent se diluer afin de mieux renaître et s'affirmer. Nicolas Parent a laissé loin derrière lui ses premières amours pour le rock métal. Il émane de son jeu une certaine sérénité. Que ce soit à la guitare acoustique ou sur sa télécaster, le son est clair. Les nombreuses pédales d'effet ne sont pas là pour surenchérir, mais pour peaufiner de subtiles sonorités recherchées. Les membres du trio oeuvrent dans le même sens. Les yeux souvent fermés, Kentaro Suzuki est sobre dans le choix de ses notes, double parfois la mélodie à l'archet. Le régional de l'étape Guillaume Arbonville alterne une batterie "ethnique", les toms habituels remplacés par des bongos et des djembés, avec des percussions orientales : tablas, daf, zarb... C'est que la musique de Nicolas nous fait voyager, et le rôle de Guillaume Arbonville est d'installer des rythmes inspirés par un ailleurs imaginaire sur lesquels Nicolas Parent développe des climats harmoniques et dessine ses paysages mélodiques. Sous une apparente simplicité, on soupçonne une complexité rytmique et mélodique qui ne s'affiche pas, de même que Nicolas Parent ne fait jamais étalage de sa technique guitaristique.
Une musique assez méditative, à peine bousculée à deux occasions par des morceaux plus musclés aux rythmes plus affirmés.
Les titres, tirés des deux albums du trio, Moments et Tori, évoquent des voyages, réels ou pas ( Zyryab, Train to Isalo, Rialto, Copenhagen, Tori, (oiseau en japonais ), Brise Légère, ou des moments particuliers : Premier jour, Sunday Afternoon, When Dreams ComeTrue, Silence... Un silence qui respire entre les notes du dernier morceau concluant un double rappel... Le temps suspendu...