Lors du vernissage en présence d'Arnaud Degrève, Patrice Boyer (Charleville Action Jazz) et Daniel Willem Quartet.
Le père du jazz manouche, qui est né tout près d'ici, est à l'honneur ce mois-ci à la médiathèque qui accueille une grande expo de trente panneaux.
COMBIEN d'Ardennais savent-ils que le grand Django est né à une centaine de kilomètres d'ici ! Le père du jazz manouche a vu en effet le jour à Liberchies en Belgique, le 23 janvier 1910, où sa famille, des musiciens ambulants, s'était arrêtée pour donner une représentation.
Un peu plus d'un siècle après, Django Reinhardt est à l'honneur à la médiathèque municipale, et ce, jusqu'au 30 juin.
Un public nombreux est venu vendredi soir, dans l'amphi Mendès France, assister au concert du Daniel Willem Quartet, offert par la municipalité, qui était le véritable coup d'envoi musical à l'exposition La légende de Django.
Cette belle soirée de jazz manouche dédiée au génial guitariste, est le fruit du partenariat qui lie depuis trois ans le Charleville Action Jazz et la médiathèque municipale. Arnaud Degrève a profité du passage à Sedan du célèbre quatuor belge pour faire venir l'exposition montée en 2007 par le service Miroir des Festivals des Affaires culturelles de la Province de Luxembourg, promue cette année-là Capitale Européenne.
Car entre les deux musiciens, Daniel Willem, et Django Reinhardt, les parentés sont évidentes et multiples bien que le premier ne soit pas d'origine tzigane. Même berceau (la Belgique !) et surtout même passion du jazz manouche qui a entraîné l'un comme l'autre, à quelques dizaines d'années d'écart, vers d'autres horizons et notamment les Etats-Unis.
Parent de Django
Les membres du quatuor ont d'ailleurs participé au vernissage, qui s'est déroulé en fin d'après-midi à la médiathèque, en présence d'Elisabeth Husson, adjointe à la culture, Arnaud Degrève, directeur de la médiathèque, Patrice Boyer président du Charleville Action Jazz, et Jacques Lambert, président de l'association Terres Ardennaises.
Cette remarquable exposition est en elle-même un véritable voyage au cœur de la culture tzigane, dont Django fut l'un des plus illustres ambassadeurs.
Ses trente panneaux présentés dans l'entrée, la salle d'exposition et la section musique, offrent une mine d'informations précieuses par leur richesse et leur objectivité, sur l'histoire de ce peuple et des persécutions dont il a souffert (jusqu'aux camps de la mort nazis), sa longue quête vers un début de reconnaissance par l'Europe, la politique d'accueil qui lui est réservée d'un pays à l'autre (notamment en France et en Belgique) et le manque d'aires d'accueil toujours patent.
Une large place est donnée à leur culture, leurs traditions et leur art musical. Sur les photos, Popso Weiss le guitariste du quatuor, et lointain parent de Django né Weiss par son père, a eu la surprise de reconnaître son propre oncle.
Ceux qui ont manqué le concert ont encore plus de trois semaines pour visiter l'exposition et découvrir le riche catalogue - presque un livre - qui l'accompagne. Un lien idéal avec les XIXe Rencontres Guitares et Patrimoine qui sous l'égide de la MJC Calonne, débuteront le 26 juin.
D. B.
* Jusqu'au 30 juin à la médiathèque, Corne de Soissons. Entrée libre.