Dans le cadre de la Nuit Blanche

organisée par la Ville de Charleville-Mézières

Samedi 1er Octobre 2011
21h / 23h / 01h

Salle Ethiopienne
Mairie de Charleville-Mézières

Francis Coché Trio
+
performance picturale de

Philippe Marie


photo Sébastien Filaine

Francis Coché : saxophone

Michel Gaspard : guitare

Alain Belot : basse

Philippe Marie : couleurs

 

C'était la seconde fois que Philippe Marie et le Trio de Francis Coché se retrouvaient pour une performance associant musique et peinture. A la différence de leur première rencontre ( pour le vernissage de l'expo "Jazz Arts " à la vitrine du Conseil Général en mars 2010), ils bénéficiaient cette fois de plus de temps. En effet, le concert s'est déroulé en trois sets d'environ trente minutes, programmés à 21h, 23h, et 01h. Un public très nombreux s'est massé dans la Salle Éthiopienne de la Mairie de Charleville-Mézières pendant les deux premières sessions. Les 80 chaises installées se révélant insuffisantes, de nombreuses personnes ont assisté à la performance debout à l'arrière de la salle. La troisième partie programmée à 01h a tout de même accueilli une cinquantaine de spectateurs, soucieux sans doute de voir la toile de Philippe Marie terminée.
Le trio de Francis Coché a proposé un concert très intéressant, chaque partie commençant par une reprise de "Magone" de Bert Joris, et se clôturant par une version déjantée de "All of me", un standard signé Simon Parks. Ce dernier qui aurait sans doute apprécié le début du morceau traité façon "musette" mais aurait été très surpris de la reprise du thème jouée genre "punk-jazz", rappelant un peu dans l'esprit le traitement que fait subir " Das Kapital" à la "Friedenslied" de Hanss Eisler dans le tout récent enregistrement du groupe. Au gré des différents sets, on a pu aussi reconnaître "Guy Danse", d'Aldo Romano, "Freedie the Freeloder" de Miles Davis," Black Paws" d'Alain Caron, "Killer Joe" de Benny Golson et une belle version de "Stolen Moments" de Oliver Nelson, décidément l'un des plus beaux thèmes du répertoire. Un choix fort judicieux donc, et une interprétation intéressante. Alain Belot à la basse et Michel Gaspard à la guitare "assurent", ne prenant pas de chorus, la trame fournie d'accords et de petits motifs rythmiques du guitariste témoignant parfois discrètement de sa culture rock. Quant à Francis Coché, il dispose d'un beau son, tant au soprano qu'à l'alto, et ça fait plaisir de le voir se lâcher au sein de ce trio qui gagne en maturité à chaque prestation.
A l'arrière de la scène, Philippe Marie improvise aussi, avec un plaisir visible, la différence étant qu'il peut revenir sur une couleur, sur un tracé, et les modifier jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction.

Il est assez fascinant de voir la toile évoluer, se transformer au fil du concert. Philippe Marie fabrique ses couleurs dans l'instant, utilise toutes sortes d'outils, s'arrête avec un grand sourire quand la musique l'interpelle ou le surprend. Il est assez étrange qu'il puisse structurer son tableau de grand format, sans prendre de recul pour en avoir une vision globale, sinon pendant les pauses ( très courtes pour lui, car il participait en alternance à une autre performance avec d'autres plasticiens et musiciens au Musée de l'Ardenne ).
Chapeau l'artiste !

Patrice Boyer



photo Patrick Flashgo



Photos Sébastien Filaine

tableau terminé. Photo Patrick Flashgo.
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