Première partie:
Les élèves-percussionnistes de l' E.N.M.D en compagnie
de "maîtres " du vibraphone :
Une leçon de musique sous le signe du plaisir.
Pour
commencer en beauté cette soirée mémorable, un
moment exceptionnel : les élèves de la classe de percussions
de l' E.N.M.D. nous ont offert un beau moment de musique
Sous la direction de Vincent Limouzin et de Franck Tortiller, qui
avaient encadré deux journées de stage en Décembre
2005 et en Mai 2006, ils nous ont interprété quatre
courts morceaux, mettant en scène quatre groupes différents.
Les plus jeunes ont ouvert le spectacle, soutenus de manière
totalement spontanée par Yves Torchinsky et Patrice Héral,
respectivement contrebassiste et batteur de l'ONJ, et par Franck Tortiller.
Ce fut sûrement pour une bonne partie du public l'occasion de
découvrir toute cette famille d'instruments à lames:
vibraphones, marimba, xylophones ...etc...
Le deuxième groupe continua sur le même principe: l'ensemble
fait "tourner" une mélodie à plusieurs voix,
et les élèves improvisent à tour de rôle
sur quelques mesures.
Vint le
tour des plus agés. En formation plus réduite, ils nous
offrirent une version très rythmée du "Norvegian
Wood" des Beatles, toujours soutenus par les membres de l'ONJ
qui y prenaient manifestement beaucoup de plaisir.
Pour le
quatrième morceau, les choses se compliquaient un peu : structure
plus complexe, mesures composées : tous les stagiaires étaient
sur scène, les plus jeunes soutenant les claviers avec des
petites percussions. Et au final, deux guest-stars: le trompettiste
Jean Gobinet, et Dominique Tassot, prof de saxophone et coordinateur
du département jazz de l'E.N.M.D.
Pour les stagiares, ce fut un moment privilégié: se
retrouver sur scène avec ces grands musiciens devant 600 spectateurs,
ce n'est pas rien!
Et pour le public, une introduction à l'univers des percussions,
et le plaisir de constater qu'en deux journées de travail,
ces jeunes ont su mettre au point une demi-heure de musique plus qu'agréable.
Merci à eux, à leur professeur Florence Huot, et à
Franck Tortiller et Vincent Limouzin, pédagoges d'exception.
Pour plus d'images
de cette première partie, cliquez sur ce lien.
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L'Ardennais 23 Mai 2006
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ORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ: Tribute to Led Zeppelin
On attendait l'ONJ avec impatience, et ce projet, rendant
hommage à Led Zeppelin attisait la curiosité: Comment une
formation de jazz pouvait-elle interpréter cette musique emblématique
du hard-rock sans guitare électrique, et qui plus est sans la voix
exceptionnelle de Robert Plant? Franck Tortiller a brillamment relevé
le défi.
Dès
le début, la délirante introduction à Black Dog interprétée
par un Patrice Héral espiègle imitant le son des guitares
distortionnées grâce à sa voix combinée à
un magnétophone pour enfant, on est placé dans l'ambiance
: ce concert ne sera ni rock, ni jazz, mais les deux à la fois,
savamment orchestré, mais avec un humour sous-jacent, alternant
les moments où l'énergie prédomine et les magnifiques
harmonies qui habillent des mélodies que l'on redécouvre
avec bonheur.
Des solistes inventifs, notamment les quatre cuivres, une section rythmique
efficace, puissante et subtile à la fois, les vibraphones et marimbas
rarement mis en valeur de cette façon dans les grandes formations
de jazz, une utilisation savante et humoristique du sampler par Xavier
Garcia, tout était réuni pour faire de ce concert un moment
exceptionnel.
Depuis sa création l'an passé, ce programme a considérablement
évolué, gagnant en puissance et en fluidité. Remarquablement
construit dans l'enchaînement des morceaux, à l'image de
"Close to Heaven", composé et interprété
tout en douceur par Franck Tortiller en solo, rejoint par un ensemble
de cuivres façon renaissance, cèdant la place au saxophone
ténor d' Eric Séva, qui petit à petit insuffle une
énergie au morceau qui se mue en "Stairway to Heaven"
( de Led Zep bien sûr ), la formation au complet lui faisant atteindre
un paroxysme que n'auraient pas renié ses créateurs.
Autre moment fort, "Kashmir", introduit par Patrice Héral
psalmodiant un raga, avant que ne se déploie le magnifique thème
de Jimmy Page.
Le grand talent de Franck Tortiller, c'est de respecter certains éléments
des morceaux de Led Zep qui peuvent, selon les titres, être les
progressions d'accords, riffs de guitare, le jeu de batterie binaire (
il y a du Bonham dans la frappe de Pouradier-Duteil ), tout en prenant
beaucoup de liberté avec les mélodies. Ainsi, on ne retrouve
pas forcément la ligne du chant de Robert Plant, alors qu'une partie
d'un chorus de Jimmy Page peut être ré-orchestrée
pour cuivres et lames, ou que les arrangements souvent très travaillés
"habillant" la voix de Plant peuvent se retrouver au premier
plan. En fin de compte, on retrouve l'essence des morceaux originaux,
tout en entendant une musique nouvelle .
L'univers de Led Zeppelin est là, mais transfiguré par la
vision de Franck Tortiller, compositeur, arrangeur, leader d'exception,
et homme de coeur.
Il y a bien longtemps que l'Orchestre National de Jazz ne nous avait pas
conviés à une telle fête... Le public, fort nombreux
lui a fait une ovation fort méritée.
On ne pouvait espérer mieux pour conclure la saison de Charleville
Action Jazz.
Patrice Boyer
Les photos de Michel Renaux ont été prises
pendant la balance, celles de Patrick Flashgo et de Philippe Hocquet pendant
le concert.
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