En 2002, le quotidien
Le Monde écrivait sous la plume de Sylvain Siclier : " On parle beaucoup
d'une jeune pousse, Sophie Alour , saxophoniste. Elle a un son, se méfie
d'être dans la reproduction des maîtres, un goût de recherche. Ce n'
est pas donné à tout le monde."
Formée au CIM en 1995 puis à l'IACP en 1998, elle fait ses classes sur
scène avec le groupe Rumbanana, notamment en animant durant quatre ans
"la Grosse Emission" sur la chaîne Comédie.
En 2000, elle intègre le big band de Christophe Dal Sasso qui se produit
au Parc Floral ou sur la grande scène de Marciac et qui occupe la scène
parisienne.
La même année elle fonde un sextet avec Stéphane Belmondo et le big
band le Vintage Orchestra avec Dominique Mandin, Eric Poirier et Fabien
Mary. Le big band se produit régulièrement dans les clubs parisiens
( le Méridien, le duc des Lombards, le Sunside) , dans les festivals
( Porto, Roqueferre, Foix ) ou à la maison de la radio ( France musique).
En 2004 , ils sortent leur premier album chez Nocturne intitulé "Thad".
Elle participe à l' enregistrement du disque de Christophe Dal Sasso
"Ouverture" qui sort chez Nocturne en 2004. Son solo sur "Vista"
est choisi pour figurer dans la play list de TSF.
Elle a joué dans le big band de Wynton Marsalis sur la grande scène
de Marciac en Aout 2004 et invite régulièrement Aldo Romano ou Emmanuel
Bex à se joindre à elle.
Elle fonde en 2004 un quartet avec Rhoda Scott , Airelle Besson et Julie
Saury qui donne son premier concert sur la grande scène du festival
de Vienne.
En 2005 , elle participe à l' enregistrement du second album d' Alexandre
Saada " Be where you are" , à celui des Pepper pils , big band
electro et enfin au disque de Stan Lafferière " Weatherman" (
Jazz aux remparts).
Enfin son premier enregistrement en leader, "Insulaire",
sous la direction artistique de Stéphane Belmondo la révèle
pleinement : totale maîtrise du son et du phrasé dans la
lignée de Joe Henderson, son "héro-musicien",
swing et groove, et un véritable talent de compositeur.
Après que Télérama
lui ait consacré sa Une (rarissime dans le jazz), c'est au tour de Libération
de lui consacrer une longue chronique en tête de rubrique. Sous la plume
de Serge Loupien, on lit : "Elle n'a rien à envier à ses ainées, Vi
Redd, Jane Ira Bloom, Jane Bunnett (...). Technicienne confirmée, elle
possède un son rééllement singulier". Enfin, Jazzman, dans son dossier
" Enfin les filles! " , publié dans le n° d'Avril
2006, lui consacre un portrait .
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"Sophie
Alour sur du velours"
"Lorsqu'elle
monte sur scène , en invitée d'un concert d'Aldo Romano,
on est surpris par sa beauté foudroyante. Sophie Alour a la grâce
et l'allure des danseuses de Degas. Et porte son saxophone attaché
autour du cou, comme un bijou géant.
Et puis le piano attaque les notes de "My one and only love".
Sophie porte le bec à ses lèvres et sort la première
note. Un son de velours, sans poids, et pourtant dense. Sa façon
d'avancer dans la mélodie sur la pointe des pieds évoque
le toucher de Chet Baker à un tel point que , en fermant les
yeux, on jurerait que le trompettiste est présent et a changé
d'instrument..... Lorsqu'elle passe aux registres moyens et bas et qu'elle
gonfle son cou, ses phrasés révèlent encore une
autre musicienne, dont la puissance est sûre et surprenante. Sophie
Alour est toujours en équilibre parfait sur le fil du rythme,
et déroule des guirlandes de notes, faisant preuve d'un talent
naturel de composition au cours de l'improvisation.
Impression d'un soir? Au concert suivant, où elle joue en leader,
son talent se confirme...."
L'express
Mai 2005
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" D'abord oublier
que Sophie Alour est une femme qui joue du saxophone. Ensuite éviter
quelques poncifs liés au genre (féminin) comme " sensualité ", ou "
délicatesse "… Autorisons-nous à louer sa sensibilité sur le premier
thème (Septembre)… comme sur les suivants (sublime duo avec Sylvain
Romano sur Black Narcissus de Joe Henderson.) Signalons aussi la qualité
de l'écriture qui éclate tout au long de ce premier disque en " leader
". Les compositions semblent parfois familières dès la première écoute.
(Les Samouraïs, At First Time). A l'opposé des saxophonistes dont la
sonorité déchire l'espace, ou brûle l'oxygène, loin de ceux qui émettent
un son énorme capable de remplir tout l'espace, Sophie Alour se distingue
par la rondeur de ses notes, leur chaleur et leur suavité; Le bop, qui
est la langue maternelle de cette formation, s'enrichit de certaines
explorations, par exemple lorsque Guillaume Naud , au Fender Rhodes,
ajoute des couleurs plus soul, ( idem lorsque Emmanuel Bex se joint
à la bande )..Quels que soient le registre et l'instant, ces
musiciens vont bien ensemble et leur réussite est indéniable. "
Renaud Czarnes
Jazzman
Octobre 2005
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"Insulaire"
est un premier disque, celui d'une saxophoniste que les jazz-clubbers
parigos connaissent sur le bout des tympans.... Son "héros-musicien
"est Joe Henderson, son astre suprême à elle , à
l'ombre duquel, comme on la comprend, elle se sent si bien, déroulant
ses volutes cuivrées sans stress ni poses. Sophie sereine swingue
intime, Alour soigne les atours de son discours, phrase en délicatesse,
et n'oublie jamais que c'est le timbre, le son -la voix- d'un musicien
qui font tout.."Insulaire " révèle une lideuse
(féminin de lideur) avec qui il faudra désormais compter,
aussi bien du côté saxo qu'artistico - ces thèmes
finement ciselés
( Septembre,
Doctor C., Almost Paradise ), ces arrangements épatants...ces défis
raisonnés... et ces solistes subtilement cadrés... font
de cet enregistrement un disque très attachant. Recommandé."
Frédéric
Goati Jazzmagazine Octobre 2006
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