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Jeudi 17 octobre 2019

 
Auditorium Conservatoire Ardenne Métropole
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Khalid Kouhen / Marylène Ingremeau "SILLAGE"
invite
Jonas Knutsson

photo André Henrot


Khalid Kouhen :
Tablas, kalimba, congas, daf, calebasse
Marylène Ingremeau :
Chant, ektara, sanza
Jonas Knutsson :
saxophones soprano, alto et baryton

 

A l'origine, il y a un duo composé de Khalid Kouhen aux percussions et Marylène Ingremeau au chant. Jonas Knutsson ayant été invité sur un morceau du très beau cd "Sillage", nous avions émis le souhait de l'inviter également pour le concert. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas venu juste en "guest-star", mais qu'il a su s'intégrer parfaitement au projet grâce à quelques journées de répétition, au point que "Sillage" est en passe de devenir un trio pérenne.

Le concert commence néanmoins en duo, Khalid aux congas et Marylène au chant. C'est "Dounya", un thème de la chanteuse érythréenne Faytinga qui se mêle à des onomatopées indiennes. Et dès ce premier morceau, on est immergé dans la démarche de "Sillage", un voyage au cœur de thèmes traditionnels, qui se métissent avec des rythmes venus d'autres horizons, joués sur des instruments qui ne sont pas forcément typiques du pays d'origine, et laissant une large place à l'improvisation.

Jonas Knutsson introduit le second morceau au sax soprano, dialogue avec la voix de Marylène, avant d'être rejoint par les tablas de Khalid, puis l'ektara (bizarre instrument monocorde du Bengale, qui joue un peu le rôle du tampura dans la musique indienne), joué fréquemment au cours de ce concert par Marylène Ingremeau. "Tumi Aponjon", un chant du Bengale se mariant à des rythmes Gwana, avec un saxophone venu du grand nord : on fait un demi tour du monde en quelques minutes. Et le voyage ne fait que commencer : Marylène explique que tous les morceaux sont chantés dans leur langue d'origine, qu'elle en présentera quelques uns, mais que le public doit se laisser emporter, sans forcément savoir où, géographiquement parlant.
Le morceau suivant, "Oïbir", présenté comme " 40 lames de métal centrafricaines pour un lamento d'Albanie", nous fait aussi faire un grand écart, kalimba et sanza tissant un tapis à la fois rythmique et mélodique sur lequel la voix de Marylène pose une mélodie sensible, introduite en douceur par le saxophone baryton de Jonas, qui l'accompagne ensuite d'un ostinato rythmique, avant de se permettre des libertés, amenant son baryton de l'extrême grave à l'aigu, parfois au bord d'un cri très expressif.

Jonas prend ensuite la parole, rappelant que la première fois qu'il s'est produit sur cette scène, c'était il y a 30 ans ! (les fidèles de CAJ se souviennent d'"Elise Einarsdotter Ensemble"), et nous propose une polska traditionnelle du Grand Nord, d'abord en solo au soprano, puis accompagnée par le daf de Khalid. Un mariage improbable qui fonctionne à merveille !

Suit ensuite un chant rapide joué à l'unisson par la voix et le saxophone soprano, accompagné par la calebasse du Mali aux sonorités très variées de Khalid. Ce pourrait être un traditionnel suédois, ou une composition de Jonas, mais allez savoir, les pistes sont brouillées, on est simplement ailleurs.

Les tablas nous ramènent plus clairement en Inde, Khalid tentant de dialoguer par onomatopées avec le public, sans réel succès ! Ça fonctionne mieux avec Marylène qui a comme lui étudié cette musique pendant de longues années, et leur dialogue est aussi impressionnant que le final à l'unisson sur un rythme effréné.
Et quelle virtuosité aux tablas, un instrument demandant une technique exceptionnelle que Khalid Kouhen a acquise au cours de longues années d'étude auprès du maître indien Pandit Shankar Ghosh !

Retour au Grand Nord avec une superbe composition de Jonas jouée au saxophone alto, qui reprend ensuite le baryton (quel son!) pour un morceau qui laisse beaucoup de place à l'improvisation collective.

On rejoint ensuite un chemin plus balisé avec "Khalvate Khas", chant traditionnel perse, qui ouvre magnifiquement l'album, accompagné non moins magnifiquement par le daf et le tambour basse de Khalid, et le bendir de Marylène.

Suit une berceuse égyptienne, "Nami Nami", introduite par le saxophone alto de Jonas, accompagné par la sanza de Khalid... Fermons les yeux et continuons le voyage !

On redescend sur terre avec une danse turque, "Batum", rythmes endiablés, percussions corporelles tout d'abord, puis calebasse, voix et saxophone soprano, et improvisation mêlant onomatopées et délire en français par une Marylène Ingremeau malicieuse...

De la Turquie au Grand Nord, il n'y a apparemment qu'un pas de géant que Jonas nous fait franchir avec" Liemmi", un traditionnel finlandais où l'on retrouve la douce chaleur d'un baryton à faire fondre la banquise et les cœurs...

Ce devait être la fin d'un beau concert, mais il y eut bien sûr des rappels pour préparer le retour sur terre !

Rappelons que Khalid Kouhen a animé le 12 octobre une superbe masterclasse de percussions (compte-rendu ici ).

Ce compte-rendu n'ayant pu être écrit à chaud, je me suis appuyé sur une vidéo du concert, et les notes de pochette du cd "Sillage", fortement recommandé!

Patrice Boyer

photos Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel

photos Philippe Hocquet

photo Philippe Hocquet

photo Philippe Hocquet

photo Philippe Hocquet

photo Philippe Hocquet


photo Philippe Hocquet


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Philippe Hocquet


photo Philippe Hocquet

photo Philippe Hocquet
 

photo
Philippe Hocquet
photo Philippe Hocquet
photos André Henrot


photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

p hoto André Henrot

photo André Henrot


photo André Henrot

 

 



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